Pershing Square

Pershing Square

Ce square urbain joue un rôle important dans l’imaginaire des Angélinos puisqu’il leur rappelle constamment la gloire du centre-ville des années 1920, son déclin subséquent et surtout le fait qu’aujourd’hui, la deuxième plus grande ville des États-Unis ne possède pas de centre-ville digne de ce nom. Parce qu’il accueille un nombre important de sans-abri, le Square porte les caractéristiques qui leur sont réservés : dangereux, sale, imprévisible, malodorant. Abandonné dans un centre-ville abandonné, on réfère souvent à Pershing Square comme à un dépotoir.

Les personnes itinérantes gèrent le site d’une façon subtile mais efficace. Par leurs comportements non verbaux, ils mettent de l’avant des activités discrètes, légales ou non. L’oisiveté est grandement tolérée, on se sent libre de simplement s’asseoir, sans lire ni discuter, pour de longues heures. Les agents de sécurité composent avec ces normes et leurs interventions visent plus souvent les visiteurs et les passants qui ne s’y plient pas.

Un balbutiement de gentrification se fait sentir au centre-ville, ce qui fait naître un ensemble de stratégies d’appropriation du square: tenue d’évènements, apparition dans les médias, demande d’autorisation des chiens domestiques, plaintes à la Ville. L’objectif n’est pas d’exclure les personnes itinérantes, mais de faire sien un espace, de le rendre à l’image des nouveaux-elles résident-e-s. Ces dernier-e-s sont peu présent-e-s dans le Square. La présence des sans-abri est imposante à un tel point que la seule façon d’éviter le contact est en évitant le Square. Par conséquent, les interactions qui engagent des gens différents y sont rares.

Le fait que Pershing Square n’a pas l’estime du public repose sur l’impression de danger et le sentiment d’inconfort, associés à la présence de sans-abri, et non pas parce que le parc pose réellement problème pour la sécurité des usager-ère-s, ou parce que la sécurité des agents y est inefficace.

Pershing Square

Pershing Square plays an important role in the imaginary of Angelinos as it constantly calls to the mind of Angelinos the glorious 1920s, the subsequent decline, and above all the fact that the second largest American city has no thrilling Downtown to speak of. Now, it is in this central place that homeless and poor citizens meet in great numbers. Because the qualities of its users transfer to the place itself, the Square is said to be dirty, ill-smelling, unhygienic, and unhealthy.

In general, Pershing Square hosts quiet and discreet behaviour and activities that are stable over time. It is possible to stay seated and do people watching all day long, without reading or talking with anyone. This steady atmosphere goes with the informal norm whereby illegal activities should be done in the background.

Despite this bad reputation, the site is now amongst the most coveted thanks to gentrification, and a set of strategies is being put together to claim the space: organizing specific events, calling on the media to take sides, and filling out formal requests to the City. The goal is not to exclude undesirables but rather to appropriate the space so that it reflects the new residents in the area. Not surprisingly, very few gentrifiers actually come down to Pershing Square, because interactions with the undesirable are almost unavoidable. The few dissenters who dare to physically venture into this space do so behind an armor of events and regulations that minimize contact with the undesirables.

The fact that the public seems to have lost its trust towards Pershing is due to the impression of danger that is associated with the presence of homeless people, and not because it is actually conducive to theft and aggression, or because security is ineffective.